Après avoir parcouru les profils d’une app’ de rencontres pour infidèles assumés, choisie au hasard, nous nous rendons vite compte que tous.tes souhaitent la même chose : briser la routine. Certain.e.s veulent un coup d’un soir, d’autres une « histoire de cul sérieuse » (la formulation nous fait sourire), et d’autres encore, sans doute les plus romantiques, une parenthèse enchantée. Grégoire est l’un d’entre eux et s’est confessé sans remords.
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Grégoire nous raconte ses infidélités sur les applications
J’ai 38 ans, je suis marié depuis neuf ans et je suis également le père de deux enfants. Sur le papier, j’ai une vie de famille stable et sans gros problèmes. J’aime ma femme, j’aime mes enfants, mais je suis aussi un utilisateur régulier des applications et sites de rencontres pour infidèles. Et non, je ne ressens ni culpabilité, ni remords.
Je n’ai jamais été particulièrement infidèle avant, sans doute parce que je n’avais jamais eu de relations très longues comme celle-ci. De la même manière, je ne m’étais jamais dit que je finirais par tromper ma femme. Au contraire, j’avais cette vision, un peu naïve, du mariage selon laquelle une fois qu’on a trouvé la bonne personne, il n’y a plus qu’à avancer main dans la main pour le restant de sa vie.
Puis, une certaine routine s’est installée. Le travail, les enfants, les obligations du quotidien… On vit beaucoup pour ses enfants quand on est parents, on se touche moins, on baise moins. On devient plus des colocataires que des amoureux. Il faut le dire sans que ce soit tabou, il y a quand même une baisse de désir.
Au début, j’ai essayé d’en parler avec elle. On a fait quelques efforts : des sorties en couple, des week-ends en amoureux… Ça nous a permis de passer plus de temps qualitatif ensemble mais on ne faisait pas plus l’amour. Il manquait ce truc, ce frisson, cette excitation du début, ce sentiment d’être désiré. Pendant un temps, j’ai essayé de me convaincre que c’était une phase et que ça allait revenir mais ce temps a un peu trop duré.
L’inscription sur une application, un déclic
Et puis un jour, une collègue m’a parlé d’une application de rencontres discrète (je donne mon avis ici), conçue pour celles et ceux qui, comme moi, avaient envie d’une parenthèse sans tout remettre en question. Je ne m’attendais ni à ce que ce soit une collègue de travail, ni une femme qui m’en parle. J’avais pas mal d’a priori sur le sujet de l’infidélité. Ma collègue était elle-même utilisatrice active et m’a montré rapidement son profil et comment fonctionnait l’application. Et j’ai fini par la télécharger.
Créer mon profil m’a procuré une étrange sensation : une excitation mêlée à une pointe d’angoisse. J’ai choisi un pseudo, une photo où on ne voyait pas directement mon visage, et j’ai mis une description assez vague. J’ai précisé que je cherchais de la légèreté comme j’étais déjà marié, mais que j’avais besoin d’une connexion intellectuelle malgré tout.
Les premiers échanges ont été timides. J’avais peur de tomber sur quelqu’un que je connaissais ou de faire une erreur qui trahirait mon anonymat. Mais au bout de quelques jours, j’ai commencé à discuter avec une femme, Céline, également 38 ans, mariée et deux enfants elle aussi. C’était un signe ! Elle comprenait exactement ce que je ressentais : l’usure du couple, l’envie de sentir à nouveau cette adrénaline du jeu de séduction et de se sentir désiré.
Notre première rencontre a eu lieu dans un bar. J’étais assez nerveux, mais très vite, le naturel est revenu. J’avais l’impression de revivre. Séduire et flirter de nouveau me donnait un nouveau souffle. À la fin de la soirée, on s’est quittés sans aller plus loin, mais en échangeant nos numéros et en se disant qu’on allait probablement se revoir. Mais, ce soir-là, je suis surtout tombé accro à ce sentiment d’interdit et d’excitation.
Depuis cette première expérience, j’ai eu plusieurs aventures via ces applications. J’ai évidemment revu Céline quelques fois. Certaines n’ont duré qu’une nuit, d’autres se sont étalées sur plusieurs mois, toujours en étant légères. Mais jamais je n’ai eu envie de quitter ma femme.
J’aime ma femme, malgré tout !
Pour moi, ces rencontres ne sont pas un signe de désamour. Elles sont une respiration, une manière de briser la routine et de retrouver du désir sexuel. Dans ces relations « clandestines », je ne suis pas le père de famille débordé ni le mari fatigué. Je redeviens juste un homme, libre, désiré, vivant. D’ailleurs, paradoxalement, j’ai aussi plus de désir pour ma femme depuis que je suis infidèle.
Paradoxalement aussi, je pense que ces escapades me permettent de préserver mon couple. Sans elles, je serais frustré, aigri, peut-être même tenté de tout envoyer en l’air. Voir d’autres femmes me permet de me sentir plus apaisé, plus léger et plus disponible émotionnellement pour ma femme et mes enfants.
Je sais que ce que je fais est mal perçu par la société. L’infidélité est encore un sujet largement tabou, surtout lorsqu’elle est assumée comme un choix de vie plutôt qu’un accident de parcours. Pourtant, je suis persuadé que nous sommes nombreux dans ce cas. Il y a même des couples dont l’infidélité respective est assumée. simplement trop discrets pour en parler ouvertement.
