Le candaulisme : Histoire et interprétation moderne
Pratique phare dans le milieu libertin, le candaulisme est connu et exercé depuis plusieurs siècles. D'un point de vue extérieur, on pourrait se méprendre sur tous ses bienfaits. Sa représentation la plus fallacieuse est celle d'un mari regardant son infidèle de femme coucher avec un autre, impuissant et tout penaud. Pourtant, le candaulisme est bien loin de cet imaginaire ! Remontons ensemble à ses origines afin de décrypter cette pratique libertine d'aujourd'hui.
C'est quoi le candaulisme ?
Dans un couple, même si les deux partenaires veulent rester unis, il faut reconnaître que chacun a ses propres fantasmes. Ainsi que ses propres sources de jouissance.
Voilà une bonne définition moderne du candaulisme : chaque personne du couple jouit séparément, de manière différente mais en même temps.
Dans les faits, l'homme “prête” sa femme à un autre individu, et l'observe pendant qu'elle fait l'amour avec cette tierce personne. L'inverse est totalement possible, c'est-à-dire une femme qui mate son homme en train de coucher avec une autre femme ; c'est cependant moins fréquemment le cas. Le candaulisme est mutuellement consenti, les 3 personnes – ou plus – se mettent d'accord et restent dans leurs rôles respectifs. On peut voir cela comme une sorte de jeu de rôles, avec le voyeuriste d'un côté, et les exhibitionnistes de l'autre côté.
Le candaulisme est très populaire sur les plus connus des sites de rencontre candaulistes, et notamment très pratiqué sur Wyylde, le plus célèbre d'entre eux.
Si vous n'êtes pas adepte de ce type de pratiques, ou que vous imaginez le candauliste voyeuriste comme un soumis, trompé et ne pouvant qu'accepter cet acte sans intervenir… Alors laissez-nous vous retirer ces vilaines œillères en vous dévoilant d'autres facettes.
Petite histoire du candaulisme
Le candaulisme tire son nom du roi Candaule. Celui-ci a régné sur la Lydie au cours du VIIIe siècle avant notre ère. Même s'il existerait plusieurs versions des faits, selon les auteurs, la plus populaire est la suivante. Candaule, admirant et louant à qui veut l'entendre la beauté suprême de sa femme, proposa à son officier Gygès de constater cela par lui-même. Gygès refuse mais se laisse convaincre ; il vint observer le soir cette reine à son insu, tandis qu'elle se déshabillait pour se coucher. Au moment où Gygès repart, la reine se retourne et a le temps de reconnaître celui qui était venu s'immiscer dans son intimité.
Le charme de cette histoire s'arrête là, car la reine comprend tout de suite que Candaule est à l'origine de ce voyeurisme. N'étant pas du tout au courant des vrais desseins de son époux, elle s'imagine prise pour un trophée, ou une bête de foire ; elle se sent humiliée et a soif de vengeance. Dès le lendemain, elle posera un ultimatum à l'officier Gygès : tuer lui-même Candaule pour le punir (et épouser la reine au passage), ou être exécuté pour le punir lui. Gygès a tout compris : il tue le roi, épouse sa veuve, et accède au trône.
Les pratiquants vivaient dans le secret
La moralité de cette vieille histoire n'est pas fameuse… L'honneur d'une femme est bafoué, un mari qui a osé exposer sa femme est exécuté, et un voyeur est récompensé par le mariage et le pouvoir. Mais il faut toujours voir le positif : l' histoire du candaulisme nous démontre en tout point l'importance vitale du consentement !
Bien qu'il s'agisse de son origine, le candaulisme ne ressemble plus du tout à cette interprétation historique. De même, l'Histoire regorge de récits d'hommes ayant offert leur propre femme à d'autres. Quand on vend une personne comme monnaie d'échange ou comme objet sexuel, on est plus dans la prostitution que dans le vrai candaulisme, tout de même.
Le candaulisme n'était évidemment pas quelque chose que l'on se vantait de pratiquer. Sans doute par peur d'être traité de cocu pour l'un, d'infidèle pour l'autre, et d'être ainsi humilié publiquement ; cela est de nos jours encore parfois mal jugé. En revanche, le candaulisme était et est toujours pratiqué dans l'intimité pour différentes raisons, ainsi que de différentes façons.
Le candaulisme chez les libertins
Qu'est ce qui pousse un couple à devenir candauliste ? Il existe une motivation fondamentale, qui se retrouve depuis la nuit des temps : l'altruisme. Un mari qui permet à sa femme de coucher avec d'autres hommes, car il est dans l'incapacité de la satisfaire, ou sa nymphomanie la pousse à varier les plaisirs.
Il y a dans tous les cas une forme de compersion dans le candaulisme. Et la compersion, c'est le plus beau sentiment qui soit dans le libertinage (et dans la vie en général, d'ailleurs). S'épanouir à travers l'épanouissement de l'autre !
C'est finalement ce que ressent l'observateur candauliste, et nombreuses sont les personnes à partager la jouissance de leur partenaire rien qu'avec leurs yeux.
Ensuite, il y a tout le piment autour : c'est une sorte d'infidélité permise, sous le regard encourageant de sa moitié ; il y a la complicité du couple et l'excitation d'avoir un nouveau compagnon de jeu. Au final, on ne trompe pas l'autre, car on reste ensemble et on ne fait que sortir des sentiers battus. Il peut également y avoir un jeu de pouvoirs entre les participants. Et la pratique sera bien entendu différente selon le pouvoir que prend chacun !
à découvrir : les différentes pratiques libertines
Où se situent les limites de cette pratique?
Si l'observateur prend part aux plaisirs charnels de ses compagnons, alors on sort du cadre du candaulisme, ce qui amènerait plutôt sur un triolisme. Mais l'observateur peut prendre part d'une autre manière, par exemple en donnant des ordres ou en parlant simplement aux autres. De simples “T'aimes ça chérie ?” ou “C'est beau ce que vous faites !” suffisent à rentrer dans le jeu.
De même, certains candaulistes s'adonnent à des humiliations, de la contrition ou des pratiques courantes sur les sites de rencontre BDSM pendant les ébats. On retrouve ainsi ce fantasme du mari rabaissé, insulté ou même parfois ligoté et bâillonné tout près des deux autres, pendant qu'ils font l'amour – sauf que là, c'est lui qui le veut et qui jouit de cela !
Dans tous les cas, le candaulisme reste une pratique adorée des libertins, au même titre que le mélangisme ou bien d'autres. Son succès ne date pas d'hier, et le nombre de pratiquants croissant ne risque pas de faire retomber le soufflet de sitôt.